Et pourquoi la réalisation d’un logo ça coûte aussi cher ?

Corentin Privas

Fondateur C'design

Le prix d’une identité visuelle varie d’un projet à l’autre, car chaque fois les besoins sont différents. Mais même avec le plus petit besoin, cela peut sembler onéreux. Et pourtant ça ne l’est pas du tout. Deux raisons à cela : les charges auxquelles le designer ne peut échapper ; et toutes les valeurs ajoutées dont vous ne vous doutez même pas.

Les charges

L’Urssaf

Commençons par ce qui est peut-être le plus coûteux car le plus récurrent : cet impôt auquel on ne peut échapper. Peu importe le prix fixé, on n’a même pas encore vu la couleur du paiement, déjà quasiment un quart nous est prélevé directement sur notre travail. Tous les mois lorsqu’on fait notre déclaration, c’est le moment qui fait mal. Et c’est d’autant plus douloureux lorsqu’on parvient à avoir de beaux projets de plusieurs semaines éreintantes, facturés proportionnellement, et que l’impôt commence à avoir quatre chiffres. On se met alors à imaginer tout ce qu’on aurait pu faire avec ce simple quart en plus pour booster notre entreprise… Mais non, envolé !

Faites le calcul sur votre salaire, si on vous retirait un quart, vous arriveriez à combien ? Plus simple encore : c’est comme si tous les jours vous vous faisiez à manger (car le travail fourni et l’argent obtenu sert à nous nourrir), et qu’avant même que vous ayez eu le temps de mettre quoi que ce soit dans votre assiette, un quart avait déjà disparu de votre casserole.

Pour pouvoir vivre, il est donc obligatoire d’avoir un tarif qui comble cet impôt.

Le matériel

Prenons ensuite ce qui vient de façon plus spontanée mais dont il faut vendre un rein à chaque fois pour le payer : ordinateurs, téléphones, appareils photos, tablettes graphiques, véhicules… Le matériel qui tient la route, celui dont on est sûr qu’il ne va pas crasher au moment où on va faire CTRL+S, c’est très couteux. Et il faut le changer régulièrement, comme on change de voiture lorsqu’elle a trop de kilomètres, ou qu’on change un téléphone lorsque la batterie ne tient plus.

Mais aussi tous les produits plus consommables comme les cartes de visite, les crayons (vous ne vous en doutez peut-être pas, mais même les crayons de dessins de qualité professionnelle ça coute une petite fortune), les carnets, le papier…

Et je ne vous ai pas parlé du loyer, des coworkings…

Les outils

Avoir du bon matériel, c’est bien beau, mais avoir un ordinateur vide, ça ne sert à rien. Alors en plus des frais déjà exposés, il faut rajouter les logiciels tels que ceux de la suite Adobe, l’hébergement des sites web ainsi que les plateformes qui nous permettent de les construire (pour peu qu’on ne fasse pas à appel à un développeur web encore plus couteux), les outils d’analyse web et réseaux sociaux…

Dites-vous que le moindre petit accessoire numérique, qu’il fasse partie intégrante de notre métier, ou qu’il nous permette de gérer l’administratif, de développer notre entreprise, d’acquérir de la clientèle, sera payant. Et dites-vous bien qu’il s’agit toujours d’abonnements mensuels. Par exemple, je paye pour vous écrire ces lignes. J’espère que vous les savourez bien.

Tous les mois, comme pour l’URSSAF, avant même qu’on est travaillé on est déjà ponctionné. Mais au moins pour ces dépenses, ça nous est vraiment utile à la pratique de notre métier.

Les formations

Par ailleurs, à quoi bon posséder tout ce matériel et tous ces outils si on ne parvient pas à les exploiter à leur plein potentiel ?

Quel que soit notre secteur d’activité, qu’on propose un service ou de la marchandise, qu’on soit même photographe, coiffeur ou pâtissier, il est nécessaire d’apprendre constamment afin de toujours pouvoir vous offrir le meilleur service possible. Et qu’il s’agisse de livres, de webinaires, de masterclass, de vidéos, ou de séance de coaching, là encore on n’a rien sans mettre la main à la poche.

Pour les logo designers, c’est pareil. On peut certes posséder un esprit créatif qui va immédiatement concevoir et emboiter des formes pour commencer à constituer votre logo parfait, il existe des tas des règles et de techniques en constante évolution à la création d’identité visuelle, que ça ne peut être inné. Il faut donc obligatoirement se former en continu.

Les jours non travaillés

Et j’allais oublier ce point-là. Car je parle du travail, du travail, et de ce que ça coûte même avant qu’on ait commencé à travailler, mais il y a forcément des jours où ne peut pas être au bureau. Eh oui, c’est rageant de subir la faiblesse du corps humain.

Mais c’est comme ça et telle est la réalité de nos métiers : un jour non travaillé est un jour non payé. Il n’y a pas d’arrêt maladie, il n’y a pas de congés payés, il n’y a pas de retraite (ni mutuelle payée par un employeur d’ailleurs). Il faut donc mettre de l’épargne pour ces moments-là, comme c’est le cas automatiquement sur une fiche de paie dans le salariat.

Alors vous allez me demander quel pourcentage représente cette épargne sur une facture ? Eh bien en ce qui me concerne 0%. Je ne gagne pas assez pour pouvoir mettre de côté en cas de maladie, invalidité ou retraite. Autant dire que je m’interdis donc tout loisir à risque.

Ainsi vous comprenez bien que les charges pèsent lourd dans la balance de la vie du designer de logo et que chaque montant facturé n’a pas pour but de vous arnaquer et de nous permettre de remplir une piscine avec des pièces d’or.

Il s’agit du prix le plus juste afin de répondre à votre besoin avec bienveillance, tout en nous permettant de vivre (si possible).

Mais dans nos devis le comble de nos charges n’est que la partie immergée de l’iceberg. Et il faut absolument que vous connaissiez la partie qui vous concerne directement, celle qui va permettre à votre projet de resplendir.

La valeur ajoutées

Lorsqu’on un professionnel du design de logo vous en fait un, vous ne recevez jamais juste un logo. Il y a en effet des à-côtés que vous ne soupçonnez peut-être pas, qui font que vous obtenez bien plus de valeurs que vous n’en avez payé en réalité.

L’expertise

Je souhaite en premier lieu vous révéler la valeur ajoutée sans doute la plus importante, car c’est sur elle que va reposer les autres, mais c’est sûrement aussi la plus négligée.

Pour tout vous dire, un logo ne réside pas que sur le fait que vous l’aimiez ou pas, très loin de là même. Il faut aussi que ça corresponde aux valeurs de votre entreprise, à votre marché, aux produits et services que vous proposez, au cadre socio-professionnel de votre cible afin que ça attire votre clientèle.

Un logo designer ne fait pas juste un logo pour vous faire un logo. Le but n’est pas juste de faire joli. Un logo designer vous accompagne sur la création du branding qui vous permettra de sortir votre épingle du jeu et devancer la concurrence, mais aussi faire écho à tout ce que votre projet peut représenter de plus profond. Au-delà de l’expertise technique nécessaire à la réalisation d’un logo, il faut également des connaissances pour résoudre les problématiques de fond d’une entreprise.

Le savoir-faire

Aussi, si l’expertise réside dans l’analyse des besoins d’une entreprise et des connaissances pour y répondre, le savoir-faire est la connaissance même de l’histoire des logos et de leur technicité.

Car vous savez, un logo designer n’est pas quelqu’un qui fait des logos comme ça, en tant que hobby sur son temps libre pour avoir un peu d’argent de poche. C’est un véritable métier qui nécessite des années d’études (souvent coûteuses), de l’expérience, une connaissance particulière (qui se cultive chaque jour) des logos qui existent déjà, le savoir de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas…

Bref, pour votre logo, il n’aura pas suffi de quelques semaines pour le réaliser ; il aura fallu toute une vie, puis ces quelques semaines.

Le temps

Malgré toute l’expertise et le savoir faire du monde, une identité visuelle ne s’improvise pas, ça ne se fait pas en cinq minutes. Il faut bien comprendre les besoins, les analyser, trouver les bons axes d’inspirations, faire des croquis par dizaines… Un logo demande du temps pour être mijoté et répondre aussi bien aux critères que demande un bon logo, mais aussi aux problématiques du client.

Qui plus est, le temps c’est de l’argent, dit-on. Pourtant, dans la création d’un logo, on ne fixe pas le prix à l’heure. Sinon, croyez-moi que ce serait beauuuuucoup plus cher. Pour créer un bon logo, il faut des jours, des semaines, voire des mois. C’est un long processus, car tout doit être pensé dans les moindres détails.

Certes, le temps est un facteur important dans la création d’une identité visuelle, mais cela ne va pas faire doubler, tripler ou plus votre facture. Considérez que dans la création d’un logo, énormément de temps vous est offert. Et puisque le temps c’est de l’argent, dites-vous qu’on vous offre d’argent.

La durabilité

Et pour rester sur le temps, le temps étant de l’argent, un bon logo est un logo qui dure des années et des années, afin de dépenser le moins possible. Car un logo réussi est un logo qui répond à des critères bien spécifiques, ce qui empêche la nécessité d’être refait régulièrement. La durabilité est un des piliers fondamentaux d’un bon logo, cependant il n’est pas toujours respecté et c’est pourquoi il faut véritablement faire appel à un professionnel.

De plus, la durabilité d’un logo montre la solidité, la pérennité et la prospérité d’une entreprise. Cette constance dans l’identité visuelle donne confiance aux clients qui reconnaissent le sérieux et la stabilité de votre entreprise.

Et finalement un logo qui dure, ce n’est pas une dépense spontanée de votre entreprise, c’est un réel investissement à très long terme. Imaginez-le échelonné sur toute la durée de vie de votre entreprise, et vous vous rendre compte qu’il pèse beaucoup moins lourd que votre consommation de café à l’année.

Les profits

En résumé

Votre entreprise vous appartient

Un logo semble coûter cher, mais il s’agit toujours du prix juste, pile ce qu’il faut pour que cela vous soit accessible et pour permettre au designer de vivre de son métier.

Et deuxième chose : dans une balance, une identité visuelle réalisée par un professionnel pèsera toujours beaucoup plus lourd que ce qu’il vous sera facturé. Car vous ne recevez pas qu’un logo, mais un véritable booster pour votre entreprise, comprenant :